Création de l’Association
Les études canadiennes en France remontent à près d'un siècle. Le premier livre de synthèse, fruit de voyages commencés en 1898, est celui d'André Siegfried sur la cohabitation des deux collectivités fondatrices, paru en 1907. Depuis, les géographes français ont parcouru et déchiffré ces paysages où la civilisation européenne s'était projetée à une autre échelle, dans un milieu rude.
Les affrontements culturels ont attiré à leur tour curiosité et souvent passion pour une littérature révélatrice d'un autre monde et pourtant pleine de résonances issues des souches européennes. Aux grands isolés du début du siècle, comme André Siegfried, Raoul Blanchard, Pierre Deffontaines, succèdent des groupes de travail. Les universités échangent des informations, des étudiants et des professeurs. Celle de Bordeaux est le relais majeur et bénéficie de l'attention et de l'aide des autorités canadiennes.
Le succès est tel qu'un jour la question est posée de passer du plan régional au plan national suivant un itinéraire assez inusité dans la tradition administrative et universitaire française. C'était le 13 mai 1976, après le lancement de la revue Etudes canadiennes, au centre d'études nord-américaines de la Sorbonne. La création d'une Association française d'études canadiennes était décidée, et sa présidence confiée à un universitaire parisien, le professeur Pierre George, chargé spécialement des relations avec les autorités canadiennes.